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Nissan cherche un partenaire technologique hors de l’alliance avec Renault

Nissan développe des plans de croissance indépendants dans des domaines clés tels que les logiciels et les véhicules électriques, alors qu’il s’efforce de finaliser les termes d’un partenariat fortement limité avec Renault, selon sept personnes au fait de la stratégie.

Le troisième constructeur automobile japonais par les ventes est à la recherche d’un partenaire technologique pour les services d’informatique dématérialisé (« cloud ») de ses voitures qui n’impliquerait pas son allié historique français, ont indiqué deux sources impliquées dans les discussions, sans précision sur les candidats potentiels.

Selon une des sources, Nissan corrigerait ainsi une de ses faiblesses relatives dans le domaine des voitures « plus intelligentes et plus connectées ».

Le groupe nippon prévoit également de mettre en place sa propre stratégie pour les véhicules électriques sur les marchés asiatiques et nord-américains, ont ajouté les sources.

Ces révélations interviennent alors que les accords définitifs sur la restructuration de l’alliance Renault-Nissan fondée plus de vingt ans plus tôt n’ont pas encore été signés. L’objectif était de conclure à la fin du premier trimestre, mais les discussions se poursuivent et la signature est attendue maintenant d’ici l’été, selon les sources.

Les accords présentés en février à Londres prévoient un rééquilibrage capitalistique de l’alliance, chaque partenaire se retrouvant à parité en capital et en droits de vote, à 15%. Nissan prévoit aussi d’investir jusqu’à hauteur de 15% également dans la future entité électrique « Ampère » de Renault.

Ce rééquilibrage et l’émergence de stratégies indépendantes chez chaque partenaire – Nissan, mais aussi Renault qui multiplie depuis un an les partenariats avec des tiers, comme Google ou Geely – renforce la conviction de certains, au sein du groupe japonais, que l’alliance est en bout de course et a fait son temps face aux principaux défis qui l’attendent.

Le secteur automobile est confronté à l’une des plus importantes révolutions qu’il ait connue, avec la bascule accélérée du moteur essence à l’électrique et les tensions diplomatiques et logistiques mondiales qui compromettent son modèle économique globalisé.

Si Nissan prévoit de continuer à partager les achats de composants avec son partenaire français, il n’a par exemple pas l’intention d’apporter des ressources humaines en ingénierie à Ampère, ont dit deux sources. Pour une autre source, proche de Renault, c’est pourtant la contribution sous forme d’équipes qui constitue un vrai gage d’implication dans les projets électriques de Renault, davantage qu’une simple participation financière.

Dans une déclaration commune à Reuters, Nissan et Renault ont indiqué qu’ils travaillaient toujours sur les termes définitifs de leur nouveau partenariat qui les rendraient tous deux plus compétitifs. « La nouvelle structure permet un processus de décision plus rapide et plus flexible », ont ajouté les deux groupes.

Ils ont aussi rappelé qu’ils avaient décidé de renforcer leur coopération en Inde et en Amérique latine.

JUSQU’OÙ JOUER SOLO ?

L’état d’esprit « solo » de Nissan pourrait se concrétiser dans un plan stratégique à long terme susceptible d’être annoncé d’ici la fin de l’année, a dit une des sources. Ce plan, destiné à améliorer la performance opérationnelle du groupe, serait aussi axé sur l’électrification et les logiciels de conduite autonome et de connectivité.

« Même si Renault obtient quelque chose de Nissan, prendre une autre direction présente des bénéfices tangibles », a indiqué une deuxième personne au fait de la position de Nissan. « Les restrictions venant de Renault ont disparu, nous pouvons avancer librement. »

Renault et Nissan ont ajouté dans leur déclaration que l’investissement de Nissan dans Ampère renforcerait le groupe japonais en Europe et « accélérerait de nouvelles activités », sans plus de précision.

Une des sources a précisé que Nissan investira dans l’entité, et y apportera des technologies, mais que son implication opérationnelle resterait limitée. Si Ampère venait à développer pour l’Europe des technologies qui l’intéresse, Nissan les regardera, mais en vue de les acheter séparément, a t-elle ajouté.

Renault, Nissan et Mitsubishi auront pas moins de 80% de leurs véhicules basés sur des plateformes communes de l’alliance en 2026, mais la question reste entière concernant les projets actuellement à l’étude qui se concrétiseront au-delà de cet horizon. Qu’il s’agisse de l’exploration de nouveaux domaines ou de la poursuite des domaines de coopération existants.

Selon des sources, Nissan veille notamment à protéger l’utilisation future des technologies développées sur les batteries solides, qu’il pilote pour le compte de l’alliance, ainsi que ses développements sur les aides à la conduite.

Et bien que le groupe japonais utilise aujourd’hui largement les architectures électriques et électroniques développées par Renault pour l’alliance, on ignore quelle utilisation il fera des futures architectures définies autour du logiciel (full software defined vehicles) sur lesquelles son partenaire français travaille avec Google.

Le sentiment de liberté retrouvée au sein de Nissan marque un coup d’arrêt aux rêves d’intégration accrue caressés du temps de Carlos Ghosn, l’ancien PDG de Renault et Nissan jusqu’à son arrestation au Japon et sa fuite au Liban. Sa disgrâce a suivi des accusations d’irrégularités financières, mais l’architecte historique de l’alliance s’est dit victime d’un complot au sein de Nissan pour bloquer une fusion.

Dans le groupe japonais, certains ne se sont même pas satisfaits du rééquilibrage annoncé début 2023 et pourtant demandé de longue date. Plusieurs sources ont ainsi dit que la meilleure issue aurait été un rééquilibrage à « zéro pourcent-zéro pourcent », tout en reconnaissant qu’à ce stade, cet objectif ne pouvait pas être atteint.

Source : Reuters

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