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La BCE réitère son cycle de resserrement record pour contenir l’inflation

La Banque centrale européenne (BCE) continue de confirmer le cycle de resserrement le plus agressif de son histoire dans le but de freiner l’inflation. Après une hausse de 50 points de base (pb) lors de sa réunion du 2 février, l’institution monétaire a jusqu’ici accumulé une augmentation de 300 pb depuis juillet 2022, portant le taux de dépôt à 2,5 %, venant d’un terrain de taux d’intérêt négatifs.

La dernière décision était pleinement attendue par les marchés et la BCE a encore annoncé sa prochaine action. Dans sa déclaration, le Conseil des gouverneurs de la BCE a été explicite dans son intention de relever les taux d’intérêt de 50 points de base supplémentaires lors de la prochaine réunion de politique monétaire en mars, et « évaluera ensuite la trajectoire ultérieure de sa politique monétaire ». Le Conseil a indiqué que les décisions dépendront des données et suivront une approche au cas par cas après la prochaine réunion.

Outre les hausses de taux directeurs, la BCE a confirmé qu’elle prévoyait une réduction progressive de son bilan, qui a été fortement élargi pendant la pandémie de Covid-19. Ce processus, appelé « resserrement quantitatif », aura lieu à partir de début mars et devrait durer plusieurs années, car l’Eurosystème ne réinvestira pas tous les paiements en principal des titres arrivant à échéance qui ont été achetés dans le cadre du programme d’achat d’actifs (APP). Ce processus ajoutera un autre facteur contribuant au resserrement des marchés du crédit.

À notre avis, la BCE procédera à la hausse de 50 points de base prévue en mars et à une autre hausse de 25 points de base en mai, avant de faire une pause pour évaluation. Trois facteurs soutiennent notre point de vue.

L’argument en faveur de nouvelles hausses de taux est que, malgré la récente amélioration de l’inflation globale due à une modération significative des prix du gaz, l’inflation reste trop élevée. Les dernières données publiées font état d’une hausse de 8,5 % en glissement annuel en janvier, inférieure aux 8,9 % attendus par les analystes regroupés dans le consensus Bloomberg. Ce chiffre est encore bien supérieur à l’objectif de 2 % de la BCE. Il est important de noter que la mesure de l’inflation sous-jacente qui exclut les éléments volatiles, tels que les prix de l’énergie et des denrées alimentaires, a atteint un niveau record de 5,2 %. Dans ce contexte, une nouvelle hausse de 75 points de base est justifiée pour continuer à resserrer les conditions financières et empêcher les prix de se désancrer.

D’autre part, malgré les récentes surprises positives des données d’activité de la zone euro, indiquant qu’une récession pourrait potentiellement être évitée, l’économie continue de ralentir. Les prévisions de croissance du marché suggèrent que le PIB pourrait stagner en 2023. Par conséquent, la BCE doit rester prudente et éviter de trop serrer la vis lorsque l’économie est en difficulté. Il s’agit d’un équilibre difficile à atteindre mais, après les hausses de taux en mars et mai, cela devrait favoriser une pause pour voir comment l’économie et l’inflation de base réagissent au nouvel environnement de taux d’intérêt.
 

Enfin, les retards traditionnels entre les hausses de taux d’intérêt et leurs effets sur l’économie globale sont particulièrement longs dans la zone euro, ce qui exige une prudence accrue de la part des décideurs politiques. La succession sans précédent de hausses de taux s’est déjà traduite par une augmentation des coûts d’emprunt pour les entreprises, ce qui commencera à peser sur l’investissement cette année, mais les effets prendront du temps à se matérialiser pleinement. Les entreprises européennes sont très dépendantes du crédit bancaire et une plus petite proportion de leur dette est émise sur les marchés, ce qui contraste avec le secteur des entreprises américaines qui est globalement plus tributaire des marchés de la dette. La répercussion des changements de taux de la politique monétaire sur les taux d’intérêt des prêts bancaires est généralement plus lente, ce qui implique que les effets complets du cycle de resserrement sur les conditions de crédit ne sont pas encore achevés, car la politique monétaire peut prendre plus de 5 trimestres avant d’être complètement ressentie par les entreprises et les ménages. En outre, les coûts d’emprunt ont augmenté pour les ménages, ce qui aura un effet cette année sur l’investissement en logement et la consommation. Des délais plus longs signifient une plus grande incertitude quant à l’impact des mesures de politique économique, ce qui, dans une période de grande volatilité économique et inflationniste, justifie une pause dans le cycle de resserrement agressif de la politique monétaire pour une évaluation plus approfondie.

Dans l’ensemble, nous prévoyons une nouvelle hausse des taux de 50 points de base en mars et une dernière hausse de 25 points de base en mai, avant que la BCE ne fixe le taux de dépôt à 3,25 %. Cela se justifie par des taux d’inflation bien supérieurs aux objectifs. Cependant, après le mois de mai, la BCE devrait reprendre son souffle car l’économie est toujours stagnante et les effets des hausses de taux existantes et à venir ont un long décalage qui ne se répercutera sur l’économie que plus tard cette année ou au début de l’année prochaine, ce qui rendra le résultat plus incertain.

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